1454 La Vraconnaz (VD)
1996
Maître de l’ouvrage: privé
Transformation d’une ancienne école en habitation, chemin des Rochettes.
La « Maison d’école » de la Vraconnaz, un hameau situé au nord du village de Sainte-Croix, fut construite au XIXe siècle. Elle appartient à un type de bâtiment construit dans tout le canton de Vaud suite aux réformes scolaires de 1830. Elle comprend, au rez-de-chaussée la salle de classe, l’entrée avec les WC, et l’escalier qui conduit à l’étage au logement de l’instituteur et de sa famille. Dans la classe, éclairée par des fenêtres d’un seul côté, tous les âges étaient mélangés. Les réformes scolaires des années 1950 avec la séparation de l’enseignement par classes d’âges conduiront à désaffecter cette école.
Désaffectée depuis cette date, une famille l’a acquise en 1992 pour en faire son habitation dans le logement de l’étage. Le maître de l’ouvrage souhaite transformer la classe en séjour-cuisine.
Le projet de transformation comprend la perception sensible des qualités de l’espace qui est là. Cette qualité est due à des éléments que nous pouvons relever, la dimension de l’espace qui va de façade à façade, la matérialité unitaire du sol, un parquet qui couvre toute la surface, un plafond de plaque qui va de mur à mur, enfin une boiserie peinte de un mètre de hauteur qui englobe la porte et les fenêtres en les rassemblant dans une ceinture qui tient cet espace unitaire.
Dans la transformation de cette ancienne classe, il n’est pas important de conserver le parquet, ou la boiserie peinte pour leur valeur en soi. Il est important de les conserver parce qu’ils contribuent à définir l’unité de cet espace. Le projet cherche donc à insérer une cuisine aux fonctions contemporaines comme un objet qui ne touche ni les murs, ni le plafond, laissant l’espace et le regard continuer autour. Sa position dans la pièce permet de définir des sous-espaces en rapport aux murs de l’enveloppe et d’y disposer les éléments de cuisine en rapport à l’usage. Ainsi contre le mur de l’escalier, un couloir, une ruelle de service avec les rangements, l’armoire à balais. Contre la façade éclairée, un seuil d’entrée avec le frigo qui empêche de découvrir d’un seul coup tout l’espace et qui protège les occupants de la pièce de notre intrusion. Vers la place du séjour, salle à manger, le plan de travail et de cuisson, conformément aux souhaits du maître d’ouvrage qui aime cuisiner en compagnie. Enfin contre le mur aveugle au nord, une table de travail et la bibliothèque, la table des devoirs des enfants avec l’ordinateur domestique, le tableau noir récupéré ainsi que l’estrade du maître d’école, déplacée de manière à y faire passer les tuyaux et techniques nécessaires à la cuisine.
Pour atténuer l’effet indésirable d’un objet isolé sur une place, la cuisine est peinte dans un gris semblable à celui des murs et des éclairages ponctuels sont disposés pour renforcer le caractère domestique du nouvel usage en éclairant les espaces des différentes activités et non le meuble.