1450 Sainte-Croix (VD)
1995-1998
Maître de l’ouvrage: privé

La Tourelle, transformation d’une maison d’habitation de 1860, avenue des Alpes.

Collaborateurs: Sonia Pavlovic, Marco Svimbersky

Edifiée en 1895 par E-.A. Paillard, important fabricant de boîtes à musiques, cette villa est implantée dans un parc dessiné autour de l’ovale d’une pelouse. Elle prend son nom « La Tourelle » de celle qui abrite l’escalier, au centre de la façade d’entrée. Les belles pièces du rez surélevé et du premier étage, en enfilades, sont orientées au sud, vers le jardin, et l’escalier avec les pièces de service, sont disposés sur l’arrière. Au deuxième étage, les chambres d’enfant et des employées de maison.  Toutes les activités sont séparées et distribuées à chaque étage par un hall central. Dans les années 1930, la villa est agrandie au rez par un corps latéral à l’ouest, pour en permettre l’habitation par deux familles, l’une sur le rez agrandi et l’autre sur les premier et deuxième étages.
La démolition de cette annexe était souhaitée par le maître de l’ouvrage pour retrouver une meilleure relation au jardin. Le changement d’usage dans cette transformation était de deux ordres : d’une part la réfection complète des sanitaires et des cuisines selon les standards d’aujourd’hui, d’autre part permettre la division de la maison en 3 appartements indépendants, réunissables selon les besoins dans le temps, en une habitation unifamiliale sur deux ou trois niveaux.
Le projet s’appuie sur la division existante entre la couche des belles pièces au sud et celle des services au nord. Les qualités des pièces donnant sur le jardin : la couleur de leurs murs, leur parquet, leur plafond de plâtre, les boiseries des portes et des fenêtres, sont conservées par une rénovation limitée aux éléments endommagés.
Dans la couche de services, le hall de distribution est très sombre et sa relation directe à la cage d’escalier empêche la division par étage en appartements indépendants. La modification de la typologie par le remplacement du petit hall sombre par une distribution fluide avec les sanitaires fermés groupés de part et d’autre de l’escalier et englobés avec lui dans une boite permet de libérer un couloir, de façade à façade, ouvert à ses extrémités sur des espaces éclairés naturellement par les fenêtres. Ces pièces qui peuvent rester ouvertes sont à tous les étages, des espaces collectifs, pièce de travail ou cuisine habitable. La matérialité de la nouvelle boite, qui contient les parties sanitaires fermées et l’escalier, se démarque de celle de l’existant : elle est lisse et ses portes affleurées s’opposant au crépi fin des anciens murs et leurs boiseries assemblées. Cette opposition est atténuée par le revêtement de la même couleur gris pale, de l’ancien et du nouveau, cela au bénéfice d’une perception plus calme de la continuité de cet espace fluide.

rez existant
rez transformé
façade sud existant
façade ouest
façade nord transformé